mercredi 17 août 2016

Ah! Mont-Tremblant avec tes côtes !!!

Commençons par la fin

J’ai terminé ma course en 1h48, ce qui est un nouveau PR (personal record) pour moi !!!!!  Mon meilleur temps à vie était de 1h49 au demi-marathon de la banque Scotia en avril dernier.  Super bonne nouvelle surtout que cette course j’en avais besoin pour travailler mon mental (lire ici mon moral !).  Par contre, le parcours du Mont-Tremblant avec toutes ses côtes se termine au centre-ville de St-Jovite. Donc plus bas. Il y a donc plus de descente que de montée, çe qui aide. Mais ce Chrono, je vais le prendre pareil.  Car ça n’a pas vraiment commencé sur le chapeau des roues.

Stratégie de course prévu : On prend ca relaxe, on ne vise pas de temps et on essaie de s’amuser.

Stratégie que mon cerveau a décidé d’adopter :  On essaie de faire au moins en bas de 2h00, sinon ça va être une course moche.   Je vais donc me placer à côté du lapin de 1h55 (ceux qui me suivent depuis le début savent ce qu’est un lapin !).  Oh et puis plutôt avec le lapin de 1h50.  Pis si je fatigue et je ralenti, je suivrais alors le lapin de 1h55….  Bon, comme stratégie relaxe on a déjà vue mieux mais bon.  Je m’assume.

Le Départ est donné, je suis le lapin 1h50 durant les 2 ou 3 premiers kilo.  C’est difficile.  Je n’ai pas le souffle habituel.  Je suis essoufflé mais je tente de tenir le coup le plus longtemps possible.  Reste le plan  B, glisser vers 1h55 comme cadence sinon 2h00 .  Au troisième km, on descend une grande côte qui, au lieu de me retenir comme les autres coureurs, je décide de me laisser aller et de descendre la plus vite possible.  Je ne sprint pas, je ne fais que me laisser aller dans la descente mais sans aucune retenue.  Je dois avouer que ça descend pas mal vite. Faudrait pas que je m’enfarge parce que je suis sûr d’avoir une médaille pour la débarque  !!!

Il faut savoir que ce n’est pas une stratégie utilisée par beaucoup de coureur de descendre trop vite les côtes. Généralement les coureurs en profitent pour récupérer et éviter une crampe ou un claquage à aller trop vite.

Cette stratégie d’être rapide dans les côtes descendantes me paie bien.  J’ai dépassé le lapin de 1h50 et j’ai un peu d’avance sur lui.  Mais ma course est dure.  J’ai l’impression de forcer pour avancer et je suis super lent dans les montées. Aussitôt qu’il y a une montée (et il y en a beaucoup), je me fais royalement dépasser par les autres coureurs.  Rien pour m’aider à me sentir en confiance.  Mais au Mont-Tremblant, une montée et une descente n’attends pas l’autre.  Donc dans la descente suivante, je garde ma stratégie de descente rapide et je rejoins et redépasse à quelques occasions les coureurs qui m’ont dépassé dans la montée précédant.  Mais comme je descends vite, je ne prends pas le temps de récupérer dans les descentes et la fatigue s’accumule.  Le peloton auquel je me colle dans les 6 premiers km me distance tranquillement.  Une coureuse avec un chandail vert fluo que j’essaie de suivre s’éloigne de plus en plus.  Mais ce n’est pas grave, je suis là pour moi.  Ce n’est pas une course, je dois courir et avoir du plaisir.  Je garde la cadence, suis le peloton de loin mais je suis toujours en avant du lapin de 1h50 et ca c’est bon pour mon moral.  J’ai de l’avance et même si je ralenti plus loin, je devrais rester sous les 2h dans le pire des cas.

Je ne cesse de sentir ma course dure, difficile et je ne comprends pas pourquoi.  J’essaie d’apprécié et de comprendre.  Jusqu’au 13 ième kilo, je cours, je pense, j’essaie de voir pourquoi ce n’est plus drôle de courir !
 J’ai fini par comprendre.  Du moins je crois avoir trouvé mon problème.

Je pense que mes deux premières courses en début d’année ont été faciles !  Et oui, sans prétention, ca peut-être été facile.  Pas que je n’ai pas forcé pour courir mes meilleurs courses. Mais bizarrement je n’ai pas souffert.  Tout allait trop bien.  Il y a des journées comme ca ou ca va trop bien….  Et maintenant, je m’aperçois que j’ai peur de souffrir.  Mes courses, mes entrainements sont difficiles et je voudrais qu’ils soient faciles.  J’ai perdu ce gout de me battre mentalement, savoir que ça va faire mal, que ça va être dur.  J’ai donc la chienne de me lancer à combattre la bête qu’est le marathon.  Une course d’endurance est une bataille entre toi, ta tête, ton corps et ce petit diable sur ton épaule.  C’est ce combat qu’il faut mener.  On est plus fort que l’on ne croit et c’est là que je dois retourner.

Je ne sais pas si après avoir compris cela, ou bien si après 13 km les terroristes dans ma tête n’était plus capable de me suivre, mais à ce moment-là, ma course a changée.   J’ai décidé de fermer ma montre, de ne plus regarder mon chrono, mon pace (vais-je assez vite, pas assez vite..?) et de courir pour simplement courir.  Courir comme j’aime  courir, juste sentir mon cœur battre fort, mes poumons pomper l’air et courir avec les gens.

Rendu au 16 ieme, il ne reste que 5 km.  Je vois au loin la coureuse avec le  chandail vert fluo facile à repérer qui était dans le peloton au début.  Il me reste 5 km et je décide d’aller la rejoindre.  J'ai cette capacité à finir fort dans mes courses.  Alors on y va. Pas en fou, j’ai 5 km pour la remonter tranquillement. Elle est environs 1/2 km devant. Je commence par mettre comme première cible des coureurs qui sont entre moi et la coureuse fluo.  Je prends mon temps mais je les rejoints un par un (malin plaisir que j’ai de les dépasser alors qu’ils m’ont tous dépassés au début de la course.) Je les repasse TOUS, certains tentent de se coller à moi pour garder la cadence, mais j’accélère et les laisse sur place ;-). Dur dur pour leur moral, mais bon pour le mien.  Je rejoins et dépasse finalement ma coureuse fluo et il me reste encore 1 ½ km avant le fil d'arrivé. Je décide de garder la cadence.  Je sais que je suis en avant du lapin de 1h50 heure et vous savez quoi, on se met alors à penser à peut-être battre mon meilleur temps ! Mais pas question de regarder ma montre,  pas question de faire un sprint et risquer de me blesser encore une fois.  Tant pis s’il me manque quelques secondes au fil d’arrivée  Je cours avec un sourire jusqu'à l’arrivée.

Mission accomplie, J’ai fait une bonne course, j’ai retrouvé un peu de ce que j’avais perdu,  J’ai terminé avec le sourire et ça c’est bon pour le moral pour le marathon de Québec (qui me fait quand même peur encore un peu   Et un super chrono en prime !

Merci BEAUCOUP pour vos nombreux et toujours les bienvenues encouragements. Certaines de vos paroles m’ont accompagnée durant le trajet, pour me motiver ou me botter le derrière, selon le cas.

Quelques statistiques :
Distance 21 km
Temps  : 1 :48 :26  
Allure moyenne 5.06 min / km
16 ieme sur 73 pour les  50 ans et plus
120 ieme hommes sur 380
145 ieme position sur 685 coureurs

p.s. On se reparle de Québec bientôt