lundi 29 août 2016

Jocelyne était sur la ligne d'arrivée

Jocelyne était même au départ.  
Une première que d'avoir Jojo avec moi le matin au départ d'une course.


Quand je vous dis que Jo  est plus en forme que jamais, YES !



Cette course fut très différente de mes 5 premiers marathons

Différente cette course car je voulais la faire pour le fun !!!!  Drôle à dire de faire un marathon pour le fun ! (J’aime ça écrire ça « un marathon pour le fun !!! », ça fait moins sérieux, relaxe. Run Happy comme dirait Marly ;-).

Effectivement, pas de pression, pas de chrono.  Profiter du décor et surtout de mes amis de course. J’ai toujours été seul dans mes courses, mais cette fois j’ai eu la chance d’être invité par Daniel Lequin, Chroniqueur à RDS.ca et Josée Prévost de la maison de la course.  Bon, disons qu’un peu d’humilité de ma part serait la bienvenue. À eux deux, ils cumulent plus de 100 marathons  mise à part les Ultras marathons que Josée a courus.

Gâté vous dites comme compagnons de course !

J'vous dis que le vieux mononcle écoutait attentivement  les conseils des sages !!!   En plus de leur expérience, j’ai eu la chance de faire cette course avec des gens super sympathiques et généreux.

Il fait savoir qu’entre coureurs, on qualifie souvent les gens plus forts et plus rapides que nous de «machine » pour se taquiner.  Mais Josée est une VRAI machine. Elle a déjà 7 marathons de fait cet été et celui-ci est un marathon relaxe pour préparer son marathon de Berlin dans 1 mois.

Aaaaah ! Josée,
Jolie bout de femme haute comme 4 1/2 pommes, inspirante  par son parcours de vie et motivante au max par son entrain et son sourire. Avec elle, l'abandon n'est pas une option.

Quand Josée court un marathon, elle prend le temps de s'arrêter pour prendre des photos quand le paysage est trop beau ou pour un graffiti qui l'inspire. Elle prend le temps d'admirer le parcours et s'arrête aussi pour aider les autres coureurs blessés ou pour  leur donner des conseils.
Et oui, c'est ça Josée.  Pis après, ben elle nous rattrape en quelques secondes comme si de rien ne s'était passé !!!  En plus, elle s'élance dans les côtés comme si de rien n’était.

        -  Allo Josée, ça monte, et ça monte pas mal à part ça. On ne peut pas te suivre!

        - "Pas de problème, je vous attend en haut !"  Nous lance-t-elle. Sacré Josée!  

Un plaisir de courir avec cette charmante femme qui plus est, nous a fait rire tout au long du trajet.

Le genre d'art urbain que Josée aime bien prendre 
le temps de photographié, et oui, durant la course !

Très beau marathon que je garderais dans mes meilleurs souvenirs.  J'ai appris à m'amuser, à courir sans musique (moi qui pars Ja-Mais sans mon ipod ) et à courir pas de montre. Oui je l'avoue je l'avais apporté dans mes valises, MAIS je l'ai pas porté durant la course. Avec mes deux nouveaux comparses de courses, on s'était entendu au départ qu’un objectif un peu en deçà de 4hre serait bien. Ben oui, Josée avait une montre, elle!  Mais je ne lui ai JAMAIS demandé notre rythme durant la course.  Elle nous a donc donné la cadence pour un marathon relaxe et tout en douceur.

J'adore cette photo, elle représente tout de notre marathon.
La cause, le calme, la beauté du trajet, les amis 
et Josée qui prend la photo en courant !

Personnellement, j'avais une revenche à prendre sur le Marathon de Québec.
L'an passé je me suis fait prendre à ne pas boire assez d'eau et à finir la course déshydraté sur ce parcours.  Avec comme conséquence que ce fût une très très dure et pénible fin de course que j'ai vécu sur les 10 derniers km.   Je voulais cette fois être capable d'apprécier cette dernière section sur le Boul. Champlain… si l'on peut apprécier le Boul. Champlain durant un marathon.  

J'avoue que la chaleur ne fût pas trop pire cette année.  Mais maudit qu'il est long à n'en plus finir ce boulevard.  12 km à perte de vue sur le bord du fleuve avant de finalement arriver dans le Vieux Québec pour le dernier 1,5 km.

Bon, je vous entends dire qu'un marathon c'est 42 km.  Que ce soit en ligne droit, en courbe ou en rond.  En effet, j'arrivais presque à apprécier le décor malgré la fatigue et à me réconcilier avec le Boulevard Champlain. Mais….

Je vous avais promis pas de sprint de la mort à la fin. Pas de fin endiablée. Une course relaxe qu’avait promis le monsieur.  Mais c'était ne pas connaître Josée la machine !   On avait bien une stratégie de course relaxe, mais Daniel a eu des raideurs aux jambes après 32 km environ, il nous dit de ne pas l'attendre car il allait ralentir pour ne pas se blesser.
Josée et moi continuons donc la course ensemble.  Josée me dit que lorsqu'elle court un marathon seul, elle s'amuse à accélérer et à compter le nombre de coureurs qu’elle repasse dans le dernier 10km, Généralement elle en dépasse plus d’une centaine !!!  J'avais encore de l'énergie et j'ai moi aussi tendance à finir fort.  Alors je lui dis : "OK, je te suis. Mais ne ralenti pas pour moi si je ralenti".

Et c'est reparti.  On augmente la cadencé à 5:15 min/km env.  Je me dis que le dernier 10km va finalement avoir plus d’action que prévu, mais aussi être plus pénible que prévu à essayer de suivre Josée, mais pas question de la lâcher. Peut-être parce que je suis  orgueilleux ou tenace, tête dur, fier ou simplement par défi, Il n’est pas question de me laisser distancer. Je reste donc coller à Elle le plus possible.

Partie en deuxième vitesse, on dépasse des coureurs à répétition. La très très grande majorité des coureurs ralentissent beaucoup vers la fin, et c'est bien normal.  Mais pas nous. Je vous ai dit que Josée montait les côtes comme une gazelle. Imaginer donc que je n'ai pas beaucoup  de loose pour ne pas perdre Josée. Alors pas question de la laisser me distancer en montant.  Je redouble d'ardeur et reste collé à elle.  Elle, elle trouve même le moyen  de chanter des bouts de refrains de chanson aux rythmes de la musique ambiante. Mais chanson ou pas, pas question de me laisser distancer.

Oh que je trouve les kilomètres long !  Encore 7km... 6....5. J’avoue que je ne suis pas certain que je vais me rendre à cette vitesse.  On roule vite pour une fin de course.  J'ignore ce à quoi pensaient les autres coureurs qui tentaient d'avancer péniblement pour terminer leur course,  de voir passer deux énergumènes comme des énervés :-)

Encore 4km..., 3km.  OUFFFF !
Il faut que la fin arrive.  De plus en plus dur de la suivre. Elle m'avouera plus tard qu'elle m'entendait être plus essoufflé à l'arrière d'elle et elle sentait que je m'accrochais.  Mais elle ne voulait pas ralentir.

2km… 1km… Enfin !  On voit la ligne d’arrivée au loin.    
On accélère encore plus sous l'effet des encouragements ( pu capable,  je veux finir !!! :-)
Je vois aussi mes fidèles supporteurs Sylvie et Jean qui sont là à quelques mètres de l'arrivée ! Et enfin on lève les bras avec un grand sourire !
On passe l'arche de l'arrivée. On a réussi !!!

Josée regarde sa montre et me lance :
«  3h56. Comme tu voulais,  un peu sous les 4 hres, 
    On a même fait le dernier kilomètre en 5:02 min/km ! »

Yes !!!!

Merci !

Oui, un bon marathon.  Un marathon qui m'a ramené sur terre.  Qui m'a rappelé que c'est long et difficile comme course.  Je suis un coureur de 3h50 ou 3h45 max.  Je pense que je vais me calmer le pompon et ne pas essayer de faire 3h30 à Toronto (3h30 et le chrono que j'ai besoin pour me qualifier pour Boston).  Trop rapide pour le vieux mononcle.  Mais j'ai retrouvé le goût que j'avais de faire des marathons pour le plaisir de courir.  Relaxe, peut-être avec un peu de musique.  Et pourquoi pas m'arrêter pour prendre des photos quand le paysage est trop beau!

Merci beaucoup Daniel pour ton invitation, et Josée pour toute sa générosité, autant envers
moi-même qu'envers tous les coureurs qui se retrouvent sur son chemin.

Daniel, toujours aussi gentleman, Josée une très très grande dame que j'ai eu la chance de connaitre  durant ce marathon.   J'ai été choyé de courir avec vous !


Quelques statistiques de ma course

6ieme marathon en 23 mois
481 /  1265 coureurs total.
56 / 130 pour la cat. 50-54 ans
401 / 936 hommes

Plaisir 100 %

Et toujours mes deux inconditionnels SUPER supporteurs
Jean  et ma p’tite sœur Sylvie XXX

my best beau'f ever




mardi 23 août 2016

Respecter la distance

Je dois l’avouer (et je vais vous faire quelques confidences  dans ce texte), en début de saison j'étais en feu.
Mes deux premières courses n'ont jamais été aussi rapides, pour ne pas dire faciles (lire ici sans prétention quand même, bon peut-être un peu. Mais on y reviendra ! ). 

Les jours après ma course, je flottais à l'idée d'essayer de battre mon record, je me voyais déjà reparti pour la gloire.  Un peu comme un club de hockey qui se présente pour le 4ième match en séries après avoir gagné les 3 premiers. On se sent trop confiance et hop, on perd 3-0 !

Je l’avoue (encore un fois comme je vous l’ai promis) que j'ai même dit à quelques personnes que de me présenter sur la ligne de départ d'un marathon ne me faisait plus peur (c’est ici que la prétention tient place).  Oh que je flottais haut dans ma tête que j'vous disais !

Quand tout va trop bien !

Le marathon des Érables en 3h42 était vraiment inattendu. J'avoue même que oui j'ai forcé pour arriver à maintenir cette vitesse,  mais je n'ai pas souffert !  (Oui je me suis claqué un mollet mais ça c'est une autre histoire)

La bête
Il ne faut jamais sous-estimer la bête, elle est aussi redoutable à chaque course. On ne peut jamais l’apprivoiser.  C’est certain que l’on  prend de l’expérience, mais la bête elle aussi peut se présenter avec un nouveau visage à chaque fois.  Peu importe comment on décrit nos courses, l’issue entre le monstre et le coureur offre deux choix : soit on termine, soit le monstre nous bouffe d’un façon quelconque et on abandonne.  Mais, crevé, essoufflé, déshydraté, sale ou même blessé, c’est toujours avec le sourire que l’on franchi l’arche à l’arrivée. Arrêtant nos chronomètres pour voir finalement si on a réussi le temps espéré ou même le temps inespéré (car on a toujours des attentes).   Mais pour moi, le défi et le courage résident à prendre le départ, sachant qu’il y a toujours le monstre qui nous guette et l’incertitude de la fin.  Non, je n’aurais pas le même plaisir si la fin était conquise d’avance, je n’ai pas la même excitation à courir 10km assuré presque d’avance.

Ma blessure au mollet  au marathon des Érables a pris beaucoup plus de temps que je pensais à guérir.  J’ai dû faire de moi un DNS (Did not start) au marathon d’Ottawa.  Vous savez, on apprend beaucoup sur soi en courant des marathons.  On apprend beaucoup aussi à l’entrainement (car ça en prend beaucoup, beaucoup aussi).  Et on apprend énormément à devoir respecter son corps et de sauter une course auquel on tient beaucoup.  8 semaines à ne pas courir, 8 semaines à perdre mes acquis.  J’ai recommencé à courir le 20 juin avec comme objectif le Marathon de Québec le 28 août prochain. Donc seulement 8 petites semaines pour passer en vitesse supérieure.  Et c’est ici que le combat avec mon mental commence.  Autant que je flottais et que je me voyais courir des marathons à la queue leu leu sans problème, autant le doute et la peur de la prochaine course me rattrapent ( Et c’est ici que la prétention prend le bord ;0).

Un marathon, reste un marathon.  C’est 42.2km de défi avec soi-même et avec les pièges du monstre (chaleur, acide lactique, trou, côtes et blessures sans parler du mur du 30km).

Mais je sais que je suis accro à faire ce défi.  J’aime la course à pied et l’adrénaline de la ligne de départ.  J’aime la course à pieds car il n’y a pas de raccourci. Oui certaines personnes ont plus de talent, ils courent plus vite, mais il ne font pas moins d’effort.  On ne peut pas obtenir de résultat en course à pieds (peu importe les distances) avec peu d’effort.  Tu ne peux pas prendre de raccourci dans ton entrainement.  Tu ne peux pas te payer des souliers derniers cris qui vont te faire gagner 5 minutes. Et il n'y a pas d'Apps non plus pour courir un marathon.  Il y a seulement toi avec toi, et toi contre toi.

Bon ok, je parle beaucoup, c'est que Québec approche vite (5 dodos). Cela sera mon sixième et j'ai un peu la chienne.  J'ignore si je suis prêt. Je vole moins haut dans ma tête que je vous disais.  Mais comme me disait mon amie Rosemary,  Jojo aussi a sûrement la chienne bien souvent, mais elle garde la tête haute et elle fonce.  Alors on fonce ma chère Jo.

Je me sens un peu comme à mon deuxième marathon, i.e. que je sais que je suis capable de le faire, mais est-ce que je vais pouvoir le refaire ?  (Ben oui que je vais le faire, j’ai une super tête de cochon !!! Même si je dois le finir à quatre pattes. )

Vous souvenez-vous de celui de l'an passé à Québec.  Je vous avais écrit ce qui se passe dans la tête  d'un coureur durant les 10 derniers km.  Oh que j'avais souffert.  Je n'avais pas bu assez d'eau durant la course et la chaleur de Québec (surtout dans le four du boul. Champlain) ont eu raison de moi.  J'étais complètement déshydraté.  J’avais négligé de boire assez durant la course. Erreur à ne pas faire cette année.

Vous pourriez bien être déçu cette fois !
Je vous ai habitué cette année qu'à chaque course je vous reviens en disant que j'ai battu mon record.  Et bien pas en fds. 
 Il n'y aura pas de record, pas de sprint de la mort à la fin.  J'ai décidé pour me reconnecter avec la course d'endurance et avoir du plaisir, de partir sans montre, sans chronomètre et sans gps.  Juste courir par plaisir.  Je le dis souvent mais j'y arrive rarement. Mon nouvel ami de course Daniel ( celui qui avait écrit un texte sur Jo et moi dans sa chronique de RDS) m’a invité à le courir avec lui.  Je vais donc essayer pour une fois de courir "just for fun".  Suivre Daniel (si je suis capable hihihi) et discuter et s'amuser durant le trajet. Pas de chrono .... pas de rush

Bon je sais que ça va être dur de ne pas essayer d'avoir d'objectif.  On a toujours des attentes et ça va me travailler fort durant la course de ne pas savoir comment on va et de penser que je vais faire une temps moindre que d'habitude. Mais c'est ca mon objectif de ce marathon.  Et pour être sûr de ne pas regarder mon chrono, je n'apporterai même pas ma montre.  Je vais la laisser à la maison ( je me connais trop, je pourrais l'accrocher après ma ceinture juste au cas :-). 

J'ai besoin de courir ça avec du plaisir car la confiance des longues distances fait défaut et si je veux arriver à courir les 10 marathons que je me suis donné comme défi pour Jojo, je dois retrouver ce petit quelque chose que j'ai perdu.  Et si tout va bien et que l'on revient en forme de Québec, on pourra s'attaquer à celui de Toronto en octobre, et cette fois, pas avec une, mais deux montre gps....  Il y a toujours un record à battre.


Je vous redonne des nouvelles après ma course !



Gêne, inspiration et blog !

Je dois avouer que lorsque j'ai écrit mon premier texte lors de mon premier marathon, j'avais juste envie d'en parler car c'était un gros défi pour moi.  De fil en aiguille, j'ai continué un peu à chaque course à vous raconter mes histoires de courses, avec toujours le sentiment que peut être que j'ennuyais les gens.  Mais je dois me rendre à  l'évidence que vous êtes plusieurs à suivre mes récits de courses. Mais ce qui me surprend le plus c'est d'avoir plusieurs commentaires que vous aimez lire les récits de mes courses !?!?
Au début je me disais que c'était par gentillesse, par politesses. Mais après deux ans, je vous trouve pas mal tenaces.  Je dois dire que ça me gènes un peu beaucoup. Pas mal même.   D'avoir les projecteurs et l'attention des gens sur moi, ça fait bizarre.

Je ne cours pas pour gagner, ni pour impressionner.  Je cours pour Jocelyne, je cours pour moi, je cours pour garder la forme pour être toujours prêt à 100% pour Jo.  Je n'ai pas le droit de tomber malade, je dois être en forme Jojo. Mais je me rencontre aussi que j'inspire des gens autour de moi, par FB ou au travail.  Tant mieux si je motive des gens à bouger, à prendre leur santé en main, à relever des défis, être fier d'eux et voir que ça peut être possible !

En même temps, vos commentaires me motivent aussi,  me rappelle que je dois pas lâcher. Ça me fait sentir moins seul durant une course en pensant à vous.  Vous m'encourager à me dépasser et à aller plus loin moi aussi.

Dans le titre il y a aussi le mot blog.  J'ai créé un blog pour regrouper mes textes car de nouveaux amis FB voulaient lire mes histoires précédentes.  C'est quoi un blog, c'est juste une pages avec textes et photos et un menu pour consulter les différents textes.

Je vais mettre les mêmes textes sur FB que sur mon blog.  Je vais mettre aussi le lien au blog dans chaque texte FB.  Pourquoi les deux ? Sur mon blog, je peux mettre plus de photos et mieux formater le texte car FB ne donne pas beaucoup de l'attitude de ce côté.

mercredi 17 août 2016

Ah! Mont-Tremblant avec tes côtes !!!

Commençons par la fin

J’ai terminé ma course en 1h48, ce qui est un nouveau PR (personal record) pour moi !!!!!  Mon meilleur temps à vie était de 1h49 au demi-marathon de la banque Scotia en avril dernier.  Super bonne nouvelle surtout que cette course j’en avais besoin pour travailler mon mental (lire ici mon moral !).  Par contre, le parcours du Mont-Tremblant avec toutes ses côtes se termine au centre-ville de St-Jovite. Donc plus bas. Il y a donc plus de descente que de montée, çe qui aide. Mais ce Chrono, je vais le prendre pareil.  Car ça n’a pas vraiment commencé sur le chapeau des roues.

Stratégie de course prévu : On prend ca relaxe, on ne vise pas de temps et on essaie de s’amuser.

Stratégie que mon cerveau a décidé d’adopter :  On essaie de faire au moins en bas de 2h00, sinon ça va être une course moche.   Je vais donc me placer à côté du lapin de 1h55 (ceux qui me suivent depuis le début savent ce qu’est un lapin !).  Oh et puis plutôt avec le lapin de 1h50.  Pis si je fatigue et je ralenti, je suivrais alors le lapin de 1h55….  Bon, comme stratégie relaxe on a déjà vue mieux mais bon.  Je m’assume.

Le Départ est donné, je suis le lapin 1h50 durant les 2 ou 3 premiers kilo.  C’est difficile.  Je n’ai pas le souffle habituel.  Je suis essoufflé mais je tente de tenir le coup le plus longtemps possible.  Reste le plan  B, glisser vers 1h55 comme cadence sinon 2h00 .  Au troisième km, on descend une grande côte qui, au lieu de me retenir comme les autres coureurs, je décide de me laisser aller et de descendre la plus vite possible.  Je ne sprint pas, je ne fais que me laisser aller dans la descente mais sans aucune retenue.  Je dois avouer que ça descend pas mal vite. Faudrait pas que je m’enfarge parce que je suis sûr d’avoir une médaille pour la débarque  !!!

Il faut savoir que ce n’est pas une stratégie utilisée par beaucoup de coureur de descendre trop vite les côtes. Généralement les coureurs en profitent pour récupérer et éviter une crampe ou un claquage à aller trop vite.

Cette stratégie d’être rapide dans les côtes descendantes me paie bien.  J’ai dépassé le lapin de 1h50 et j’ai un peu d’avance sur lui.  Mais ma course est dure.  J’ai l’impression de forcer pour avancer et je suis super lent dans les montées. Aussitôt qu’il y a une montée (et il y en a beaucoup), je me fais royalement dépasser par les autres coureurs.  Rien pour m’aider à me sentir en confiance.  Mais au Mont-Tremblant, une montée et une descente n’attends pas l’autre.  Donc dans la descente suivante, je garde ma stratégie de descente rapide et je rejoins et redépasse à quelques occasions les coureurs qui m’ont dépassé dans la montée précédant.  Mais comme je descends vite, je ne prends pas le temps de récupérer dans les descentes et la fatigue s’accumule.  Le peloton auquel je me colle dans les 6 premiers km me distance tranquillement.  Une coureuse avec un chandail vert fluo que j’essaie de suivre s’éloigne de plus en plus.  Mais ce n’est pas grave, je suis là pour moi.  Ce n’est pas une course, je dois courir et avoir du plaisir.  Je garde la cadence, suis le peloton de loin mais je suis toujours en avant du lapin de 1h50 et ca c’est bon pour mon moral.  J’ai de l’avance et même si je ralenti plus loin, je devrais rester sous les 2h dans le pire des cas.

Je ne cesse de sentir ma course dure, difficile et je ne comprends pas pourquoi.  J’essaie d’apprécié et de comprendre.  Jusqu’au 13 ième kilo, je cours, je pense, j’essaie de voir pourquoi ce n’est plus drôle de courir !
 J’ai fini par comprendre.  Du moins je crois avoir trouvé mon problème.

Je pense que mes deux premières courses en début d’année ont été faciles !  Et oui, sans prétention, ca peut-être été facile.  Pas que je n’ai pas forcé pour courir mes meilleurs courses. Mais bizarrement je n’ai pas souffert.  Tout allait trop bien.  Il y a des journées comme ca ou ca va trop bien….  Et maintenant, je m’aperçois que j’ai peur de souffrir.  Mes courses, mes entrainements sont difficiles et je voudrais qu’ils soient faciles.  J’ai perdu ce gout de me battre mentalement, savoir que ça va faire mal, que ça va être dur.  J’ai donc la chienne de me lancer à combattre la bête qu’est le marathon.  Une course d’endurance est une bataille entre toi, ta tête, ton corps et ce petit diable sur ton épaule.  C’est ce combat qu’il faut mener.  On est plus fort que l’on ne croit et c’est là que je dois retourner.

Je ne sais pas si après avoir compris cela, ou bien si après 13 km les terroristes dans ma tête n’était plus capable de me suivre, mais à ce moment-là, ma course a changée.   J’ai décidé de fermer ma montre, de ne plus regarder mon chrono, mon pace (vais-je assez vite, pas assez vite..?) et de courir pour simplement courir.  Courir comme j’aime  courir, juste sentir mon cœur battre fort, mes poumons pomper l’air et courir avec les gens.

Rendu au 16 ieme, il ne reste que 5 km.  Je vois au loin la coureuse avec le  chandail vert fluo facile à repérer qui était dans le peloton au début.  Il me reste 5 km et je décide d’aller la rejoindre.  J'ai cette capacité à finir fort dans mes courses.  Alors on y va. Pas en fou, j’ai 5 km pour la remonter tranquillement. Elle est environs 1/2 km devant. Je commence par mettre comme première cible des coureurs qui sont entre moi et la coureuse fluo.  Je prends mon temps mais je les rejoints un par un (malin plaisir que j’ai de les dépasser alors qu’ils m’ont tous dépassés au début de la course.) Je les repasse TOUS, certains tentent de se coller à moi pour garder la cadence, mais j’accélère et les laisse sur place ;-). Dur dur pour leur moral, mais bon pour le mien.  Je rejoins et dépasse finalement ma coureuse fluo et il me reste encore 1 ½ km avant le fil d'arrivé. Je décide de garder la cadence.  Je sais que je suis en avant du lapin de 1h50 heure et vous savez quoi, on se met alors à penser à peut-être battre mon meilleur temps ! Mais pas question de regarder ma montre,  pas question de faire un sprint et risquer de me blesser encore une fois.  Tant pis s’il me manque quelques secondes au fil d’arrivée  Je cours avec un sourire jusqu'à l’arrivée.

Mission accomplie, J’ai fait une bonne course, j’ai retrouvé un peu de ce que j’avais perdu,  J’ai terminé avec le sourire et ça c’est bon pour le moral pour le marathon de Québec (qui me fait quand même peur encore un peu   Et un super chrono en prime !

Merci BEAUCOUP pour vos nombreux et toujours les bienvenues encouragements. Certaines de vos paroles m’ont accompagnée durant le trajet, pour me motiver ou me botter le derrière, selon le cas.

Quelques statistiques :
Distance 21 km
Temps  : 1 :48 :26  
Allure moyenne 5.06 min / km
16 ieme sur 73 pour les  50 ans et plus
120 ieme hommes sur 380
145 ieme position sur 685 coureurs

p.s. On se reparle de Québec bientôt