vendredi 22 juin 2018

La vie flyée, grandeur nature !

Chapitre I : La naissance d'une passion !

Soirée de grande première hier. Mon premier vol en paramoteur.

WOW ! Tout a bien été. Autant que je l’espérais, et même un peu plus.

En plus du stress d'avoir à voler pour la première fois, il faut ajouter à cela toutes les procédures de sécurités et les étapes à respecter et à mettre en application. Car dans le monde de l’aviation, tout est vérifié et re-vérifié. Je dis dans le monde de l’aviation car mon équipement, une aile et un moteur, sont le concept de base d’un avion. Et oui, je suis un aéronef avec toutes les lois et les règles qui viennent avec ;-).

Commence alors la check liste. Beaucoup de choses pour une première fois. Mais ça fait partie du plaisir. Première étape, on installe notre manche à vent. T’sé le bidule orange et blanc en forme de cône qui flotte dans les airs dans les aéroports, et oui c’est bien ça.  Très important de vérifier l’intensité du vent, sa direction, ses cycles, ses rafales pour déterminer s’il est sécuritaire de décoller et si oui, dans quelle direction en fonction des obstacles potentiels du terrain : arbres, poteaux, fils électrique, clôtures, fossés  etc..  Maintenant que l’on a établi notre direction pour le de décollage, on inspecte le terrain qui nous servira de piste de décollage. Y’a-t-il des trous, des roches ou des souches qui pourraient être très dangereux lors du décollage.

Vient ensuite l’inspection de la voile, de la sellette et du moteur où chaque couture, chaque sangle, chaque ancrage, chaque vis est inspecté.  Contrôle de l’arrivé d’essence, coupe moteur etc.. Maintenant que tout est vérifié et en parfait état, on passe aux procédures de pré-envole. Déploiement de la voile, tests et réchauffement du moteur, on enfile ensuite le harnais avec le moteur sur le dos en suivant rigoureusement toujours les même étapes d'attaches pour ne pas oublier une sangle et ainsi tester chaque attache. Il serait bête de tomber parce que l’on a oublié de s’attacher... surtout que ça serait mon style. Hihihi.  Finalement on met le casque et dernier tests radios avec l'instructeur au sol.

Vient finalement la planification du plan de vol avec l'instructeur selon les dernières observations du vent. Tout est finalement prêt 😁. On repart le moteur de nouveau maintenant qu'il est sur notre dos. Dernier test moteur pour voir s'il réagit bien à plein régime pour ne pas avoir de surprise durant le décollage. On est fin prêt.  On s’aligne bien face au vent. On regarde au loin vers le cap choisi qui dirigera notre décollage. On se prépare à courir pour gonfler notre voile et à mettre le moteur à fond. On se sent alors un peu comme un explorateur ou un aventurier du ciel avec notre attirail minimaliste pour s'envoler dans les airs. Difficile ici de ne pas avoir une petite pensée pour les frères Wright.

Vient maintenant le moment crucial. Moment que j'ai visualisé des dizaines de fois ces derniers jours pour ne pas me faire surprendre en manquant une étape au décollage.  C'est certain que l'on ne veut pas manquer notre premier décollage et finir cul par-dessus tête dans le champs.  Imaginez planter en pleine face contre le sol avec une hélice qui tourne à plein régime dans ton dos et qui remonte allégrement vers ta tête dans ta chute pour venir t’arracher le dessus de la tête au passage….  Bon ça l’air horrible de même,  c’est pourquoi on suit la procédure ;-).

On reste focus, on attend les instructions de l'instructeur. On se répète encore une fois à toute vitesse les étapes à faire..... et surtout les choses à ne pas faire, ne rien oublier! Ce n'est plus le moment pour les fous-rires nerveux ou les blagues pour calmer le stress. On est sérieux. L'instructeur se place plusieurs dizaines de pieds en avant de moi pour me guider durant le décollage. Il garde son calme pour nous mettre en confiance. Mais ça reste un sport risqué, un sport extrême. Un décollage raté qui se termine dans les arbres n'a pas toujours une fin heureuse. On reste donc alerte et concentré.

L'instructeur lance maintenant la phrase que tu attends avec un mélange d'appréhension et d'excitation depuis le début de ta formation :

                       " C'est quand tu veux ! "

Je prends quelques secondes avec un sourire en coin pour apprécier que je suis finalement sur mon « X ». Je suis rendu exactement là où je voulais être. Je suis en confiance. Aucune crainte. Tout est positif dans ma tête. Je mets mentalement LA TOUNE dans ma tête qui change mon stress en désire et courage.  (silence….)

…..GO ! Je me met à courir et tout se passe très vite maintenant.  Je lève les bras pour élever les cordages de ma voile le plus haut possible, le plus rapidement possible et le plus fort possible. Je garde mon cap, je regarde mon instructeur devant moi qui doit me faire signe si ma voile glisse vers la gauche ou vers la droite pour que je fasse les corrections de trajectoires nécessaires le plus rapidement possible. J'entends alors les consignes de mon instructeur dans mon casque: " C'est beau, c’est beau,  moteur, moteur, moteur à fond....". Je cours en pensant à chaque mouvement à faire: garder les bras haut pour ne pas freiner la voile, sans non plus me faire dépasser par ma voile. Courir en puissance avec un moteur de 50 lbs sur le dos et une voile de la dimension d'un 45 pieds qui tire dans le vent, garder le dos penché vers l'arrière pour que le moteur me pousse vers le haut le plus possible et surtout, surtout ne pas trébucher ;-).

Le moteur te pousse, la voile s'élève et soudainement les pieds ne touchent au sol. Tout devient léger. Le sol s'éloigne…. J'ai visualisé des dizaines de fois cette étape car c'est à ce moment que je croyais avoir peur. C'est tout le contraire. Quand on va au-delà de nos peurs, qu'on les traverse, on découvre ce moment magnifique qui se cache de l'autre côté. On vole. Oui, on vole. Pas dans un avion mais bien les pieds dans le vide et le visage dans le vent. Et on continu de monter. C'est comme tomber en parachute mais sans tomber. Tu restes sur place dans les airs et tu vas où tu veux. A gauche, à droite, plus haut, plus bas. Imaginez voler comme un oiseau avec la meilleure musique de votre ipod….


Quelle merveilleux moment (Oui, ici je deviens un épicurien aérien).  

Bon ok, un moment donné quand les arbres ont la taille des brocolis, on a un petit retour à la réalité qui nous dit :" Ch'commence à être haut moé là !". Mais quand on lève la tête et que l'on voit Montréal au loin à partir du ciel de Joliette on apprécie d'être dans cette troisième dimension qui n'appartient pas aux bipèdes que nous sommes.
Et puis, tomber de 500 pieds ou de 2000 pieds, ça changera rien à la fin de l'histoire ;-)

Pour être aussi un motocycliste, je dirais que c'est un autre genre de liberté. Le même feeling de liberté sauvage, de contact avec l'air, le vent et la nature. Mais dans une réalité toute nouvelle. Une réalité en trois dimensions. Une beauté de la nature vue dans une toute nouvelle et si belle perspective. Difficile à expliquer. Imaginez regarder une rivière du côté de la rive..... imaginez maintenant survoler la rivière comme un oiseau !

Et imaginer, c'était juste mon premier 15 minutes de vol 😜😝😋

I am born to run, born to fly.... born to dream !



Pour entendre LA TOUNE que j’avais dans la tête pour ce moment magique
 cliquer ici : Made for This