Des fois, les grandes choses que l’on fait sont planifiées. Des fois c’est juste parce que l’on a essayé !
vendredi 20 mai 2016
J'aurais peut-être aimé mieux échouer !
L'échec fait partie de l'apprentissage et de l'évolution dans un sport. C'est aussi à travers l'échec que l'on grandit, que l'on apprend de nos erreurs, nos faiblesses. Vivre l'échec est dure sur le moral, mais au moins on a le sentiment d'avoir essayé jusqu'au bout. Il y a pire que l'échec, il y a l'abandon!
L'abandon c'est la fuite, la crainte d'affronter nos peurs, nos défis mais encore, ça nous laisse sur notre faim! Aurais-je été capable de réussir ? Aurais-je été capable de finir ? Quel aurai été mon résultat ?
Le problème c'est que jamais on n'aura la réponse quand on doit abandonner. C'est aussi d'apprendre l'humilité et d'essayer de regarder plus loin.
C’est en toute humilité que je dois abandonner, avant même le départ du marathon d'Ottawa prévu dans 10 jours. Ma blessure au mollet ( claquage subit au marathon des érables en fin de course) n'a pas tenu le coup lors de ma reprise d'entraînement à la course. La blessure est revenue et je crois qu'elle sera plus longue que prévue à guérir ??????
Le côté difficile, c'est que pour réussir à traverser un marathon, il faut être concentré sur l'objectif, ne jamais abandonner, ne jamais lâcher, et ce, du début de notre entraînement des semaines avant jusqu'à la ligne d'arrivée. Et c'est justement de lâcher prise, qui n'est absolument pas dans notre nature de coureur, qui est le plus difficile à accepter.
Je dis tout le temps que je n'ai pas peur d'échouer, mais je n'ai pas peur d'essayer.
Sûrement que j'aurais aimé mieux avoir à écrire la phrase :" j’ai échoué. Mais en aucun moment, j’ai abandonné". Mais. .....
Je dis souvent aussi "Qu'il y a bien pire que ça dans la vie."
J'avais juste le goût de partager mon état d'âme ce soir. On verra bien dans les prochaines semaines ce que la vie nous réservera!
Yop mes amis
Je t'aime Jojo
lundi 2 mai 2016
Je m'attendais pas a ca....
Daniel Lequin |
Je savais qu’il parlerait de moi quelque part dans sa chronique. Mais je pensais pas ETRE sa chronique. Mais c’est ben correct. Merci à lui d’avoir su donner le côté humain à ce que je lui avait parlé. Et surprise, il a fait ses recherches et retrouvé photos et textes du passé sur mon facebook.
Merci Daniel, Je suis heureux que notre histoire (belle malgré tout) ai été si bien partagée.
Je t’aime Jocelyne |
(Je vous reproduit la chronique de M. Lequin)
Pourtant, la noirceur sévissait encore dehors. Au cadran, 4h15, c’est tôt, très tôt. Un 2e marathon en deux semaines, c’est toujours un peu inquiétant. Malgré tout, je me sens étonnamment bien. Je ne ressens aucune fatigue, pas de séquelle du dernier champ de bataille.
À quelques minutes du départ de l’épreuve, le temps frais nous réveille et nous fait prendre conscience du défi qui nous attend. Les conditions idéales m’enrobent d’une confiance souvent absente dans des moments semblables.
Vous savez, on ne sait jamais ce que nous réserve un marathon.
Après quelques kilomètres, je réalise qu’un coureur me talonne. Je ne le vois pas mais je sais qu’il est derrière moi. À un point de ravitaillement, une voix me dit que je suis devenu son lapin, que je lui fournis le bon rythme.
La course à pied permet à Patrice d'évacuer le stress, la rage, la maladie. |
Il s’appelle Patrice Albert. Il vient de Saint-Colomban dans les Laurentides. Ouf ! Ce n’est pas à la porte. Un 5emarathon pour lui, la course a littéralement changé sa vie. Une autre patate de salon comme il s’est décrit lui-même. Il s’est pris en main pour changer radicalement son mode de vie quand il a appris la mauvaise nouvelle. En l’espace de six mois, son poids a chuté, lui qui n’a jamais été considéré comme un grand sportif mais plutôt du style motocycliste.
Je m’interrogeais à savoir si je devais y aller plus en profondeur. « Je cours pour me défouler. Être ici me permet de refaire le plein, de me changer les idées. J’en ai besoin. Je dois canaliser le stress, la rage, la maladie. Courir me donne le sentiment d’être plus vivant, plus calme, plus souriant, plus heureux.» Je me suis demandé pourquoi il disait ça. Je sentais alors qu’il voulait prolonger la discussion.
Sa femme Jocelyne a été diagnostiquée d’un cancer du sein à l’âge de 29 ans. Il est revenu, vingt ans plus tard et là, c’est beaucoup plus sérieux. Solidement ébranlé, je me suis aperçu qu’en discuter lui permettait d’évaporer son chagrin, sa peine. On imagine que l’atmosphère doit être assez lourde à la maison. Au contraire, nous explique-t-il. « Nous allons vivre cette étape sereinement, sans larme, ni malheur. »
Les kilomètres suivants furent silencieux. J’ai dû prendre le temps de digérer ces propos. Je ne m’attendais vraiment pas à un tel témoignage. Vers le 21e kilomètre, je le sentais plus fort que moi et je ne voulais surtout pas gâcher sa course. Je savais très bien que deux semaines après Boston, j’allais forcément ralentir le tempo dans la 2e portion. Il m’avait confié auparavant qu’il n’avait jamais traversé une première demie aussi rapide et que ce début explosif de sa part laissait présager une belle performance dans l’ensemble.
Avant qu’il s’envole, je lui ai crié de m’attendre à la ligne d’arrivée, que je voulais lui parler davantage. Tel que prévu, je l’ai aperçu, les deux bras levés vers le ciel, comme si nous étions deux grands amis de longue date. Son large sourire trahissait sa fierté. « J’ai réalisé mon meilleur temps à vie sur marathon avec un 3h42 et c’est grâce à toi. Je suis tellement fier ». Je l’ai serré très fort contre moi. Combiné à la fatigue de mon marathon, ce moment fut très intense. J’étais tellement content pour lui.
Avant de se quitter, je lui ai dit que nous allions garder contact, que nous étions devenus des amis pour toujours. Il en va ainsi lors d’un marathon où souvent, les coureurs y vont de témoignages surprenants dans les circonstances.
Il n'y a pas si longtemps, Patrice était loin d'afficher
le profil d'un coureur qui allait conclure un marathon en 3h42.
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Le marathon des Érables m’aura fait vivre des moments uniques, une rencontre providentielle d’une grande valeur humaine, une expérience de vie inestimable, une facette qui m’incite à attendre le prochain avec impatience.
Une rencontre providentielle qui a marqué ma carrière de coureur
Bon courage Jocelyne et Patrice, je vous aime.
Bon courage Jocelyne et Patrice, je vous aime.
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