dimanche 17 mai 2015

Le vieux mononcle remet ca!

L’automne dernier, je m’étais donné comme défi d’arriver à franchir la ligne d’arrivée d’un marathon.
42 kilomètres de pur plaisir qu’ils disaient !!!

Je ne suis pourtant pas de nature masochiste, alors pourquoi vouloir souffrir à ce point!  Ne vous fiez pas aux apparences, même si la course à pied semble inoffensive, elle recèle son lot de what the fuck!

Tout avait bien commencé lors de ma course l’automne dernier.  Transporté par l’énergie des milliers d’autres coureurs et appuyé par mes 3 valeureux supporteurs,  j’ai parcouru mes 25 premiers kilomètres sans trop de problème. 

The BEST  beau''f supporter EVER !
La fatigue et la douleur ayant fait peu à peu leur apparition, l’excitation de courir un marathon a fini par se dissiper.    Le petit terroriste dans ma tête a alors commencé à faire son travail avec sa petite voix qui disait : « Arrête, ça fait mal partout ! Tu seras pas capable de te rendre au bout. Tu cours comme une tortue. T’es juste un vieux mononcle, t’as pas d’affaire icitte. C’est dur.  Y’a des côtes en sale. Trop de vent… pas assez de vent.  Trop chaud. Tu vas mourir. J’ai mal aux mollets,  mal aux pieds, mal aux orteils, mal au ventre, mal au pouce…. Pis manger de la poutine la veille ça porte malheur…  Alouette… »

Et c’est à ce moment-là que Jack Bauer est venu à ma rescousse ;-)…. Ben disons que j’ai pensé à lui…. « On ne négocie pas avec les terroristes » qui disait. .  C’est alors que j’ai monté le son de ma musique pour enterrer la voie du petit terroriste dans ma tête et j’ai continué ma course vers l’inutilité. 

Enfin arrivé au 40ieme Kilomètre.  Je pensais bien qu’à ce stade, c’était pour me transporter et me redonner de l’énergie…. Mais non, j’étais plutôt découragé de savoir qu’il me restait encore 2.195 kilomètres  à parcourir.

Dur dur un premier marathon, surtout
avec cette chaleur !!!

Finalement, rendu à 500 mètres de la fin, j’ai enfin vue ma blonde, ma sœur et mon beau-frère qui étaient venu pour m’encourager à ne pas abandonner. Ma blonde m’a crié  - « Tu es arrivé ! Tu as réussi !  ;-) ». Cette simple phrase qui résonne encore aujourd’hui dans ma tête  m’a donné l’énergie et le plaisir de parcourir les centaines de mètres restants. 

Quand j’ai enfin franchi la foutu ligne d’arrivée au parc Lafontaine, j’ai levé le poing en l’air comme si je venais de remporter le marathon. Je dois vous dire que la ligne d’arrivée et le plus belle endroit sur la terre quand on court un marathon. Mon rang final: 2321e / 3561. Pas exactement un champion. Mais j’étais désormais un marathonien. En supposant qu’on puisse revendiquer ce titre après un seul marathon.

Les jours suivants, alors que j’avais de la difficulté à marcher et à descendre les escaliers (surtout descendre les #?#?!! /$%/% »/ » d’escaliers). Je me suis juré de ne plus participer à ce genre d’épreuve.  Plus jamais de marathon.  Ça reste toute une épreuve pour du monde ordinaire, même un peu malade sur les bords.  N’importe quel idiot peut courir, mais ça prend un idiot un peu spécial pour courir un marathon.

Mais une fois la douleur dans mes jambes disparue, je me suis fait prendre à rêver d’essayer de répéter l’exploit. Je voulais me prouver que le premier n’était pas juste un coup de chance… et je voulais me donner un raison de continuer à m’entrainer.  Voir ou mes jambes et ma tête sont capable de m’emmener. Et ce, même si mon corps n’est pas toujours d’accord avec ma tête.

Courir entre 120 à 180 kilomètres de jogging par mois en entrainement, c’est pas toujours drôle. Mais chaque pas, chaque foulé que je fais, je le fait en me disant que je piétine la maladie, sa souffrance et ses conséquences.  Pour garder la forme et surtout pour aider ma blonde que j’aime.

Le vieux mononcle sera donc présent sur la ligne de départ du marathon d’Ottawa dimanche le 24 mai prochain.  Pour clore mes 50 ans sur un marathon.  Mais aussi pour faire encore 52,500 foulés durant les 42 kilomètres pour piétiner  une autre fois la maladie avant de franchir la ligne d’arrivée ! 

Et ceci pour Jocelyne, Gisèle, Pauline,  Jean-Paul, Gilles, Danielle, Johanne, Marthe, Claude, Robert, René, Jean-Guy ….


Comme dirait Michel, C’est pas parce que c’est vieux, que c’est plus bon !

Patrice

PS. Oh! pour la poutine… C’est même pas vrai que ça porte malheur ;-)